Numéro |
Eur. j. water qual.
Volume 39, Numéro 2, 2008
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Page(s) | 171 - 180 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/water/2008004 | |
Publié en ligne | 30 septembre 2010 |
Identification de molécules anticancéreuses dans les effluents hospitaliers
Assessment of antineoplastic drugs in effluents of two hospitals
1
AFSSET, DESET, Unité Eaux et Agents biologiques, 253, avenue du Général Leclerc, 94701 MAISONS ALFORT Cedex, France
2
Laboratoire Santé Publique-Environnement, Université Paris 11, Faculté de pharmacie de Chatenay Malabry, 5, rue Jean-Baptiste Clément, 92296 Chatenay Malabry, France
3
Laboratoire de Chimie de Microbiologie de l’Eau, UMR CNRS 6008, Université de Poitiers, ESIP, 40, avenue du Recteur Pineau, 86022 Poitiers Cedex, France
Reçu :
23
Novembre
2007
Accepté :
4
Juin
2008
Au cours des dix dernières années, de nombreuses études ont fait état de la présence de produits pharmaceutiques dans les lacs, les rivières, les ruisseaux. Ces substances sont généralement retrouvées sous forme de traces, mais les scientifiques s’interrogent sur les répercussions néfastes que pourraient engendrer ces résidus pour la santé humaine et pour l’environnement. Dans ce cadre, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a mené, avec le soutien financier de l’Institut National du Cancer (INCa), une étude sur la contamination du milieu aquatique par plusieurs molécules anticancéreuses provenant de rejets hospitaliers, depuis le point de rejet des effluents en sortie d’hôpital jusqu’au milieu récepteur en aval de la station d’épuration. Cette étude a été menée en partenariat avec deux hôpitaux, le gestionnaire du réseau d’eaux usées, l’exploitant de la station d’épuration, ainsi que deux laboratoires de recherche universitaires. L’étude s’est focalisée sur le suivi de 5 molécules (5-fluorouracile, ifosfamide, cyclophosphamide, étoposide et méthotrexate). Les techniques d’extraction et d’analyse dans les effluents ont été spécifiquement mises au point pour les besoins de l’étude. La stratégie d’échantillonnage retenue est une stratégie spatio-temporelle permettant de suivre à la fois les variations journalières en fonction de l’activité des établissements de soins, ainsi que la contamination du réseau d’assainissement des effluents urbains depuis le service d’oncologie jusqu’au milieu récepteur en aval de la station d’épuration. La campagne de mesures, réalisée sur trois mois, a confirmé la présence des molécules sélectionnées le long du cheminement des eaux usées jusqu’au milieu récepteur. Cependant, des données complémentaires sont nécessaires pour évaluer le risque, lié à la présence de ces molécules dans les eaux, pour la santé humaine et l’environnement.
Abstract
In the last decade, many studies have shown the presence of pharmaceutical products in the environment, particularly in the aquatic compartment. Antibiotics, painkillers, anti-inflammatory drugs, antidepressants and natural or synthetic hormones have been detected in lakes and rivers. Though the concentration of these substances is often found to be very weak, there is a need to investigate their potential impact on human health and the environment. Thus, the French Agency for Environmental and Occupational Health safety (AFSSET), with the financial assistance of the French National Cancer Institute (INCa), launched a study on water contamination by antineoplastic drugs downstream of sewage treatment plants treating hospital wastewaters. The study has been focused on a selection of 5 antineoplastic molecules most likely to be found in water: 5-fluororouracile, ifosfamide, cyclophosphamide, etoposide and methotrexate. For the purpose of the study close collaboration was established between the interested parties including two hospitals, the administrator of the wastewater network and the wastewater treatment plants and two university laboratories. A spatiotemporal water sampling strategy was established which allowed to show the variations of antineoplastic drugs concentration according to the hospital care activity and according to the progression of molecules downstream. The contamination of water compartments by antineoplastic drugs followed up over a three month period (March to June 2007) on a selection of sampling sites from hospitals to downstream of wastewater treatment plants was qualitatively confirmed. However, further sampling campaigns and data are needed in order to quantify the human health and environmental risk due to the presence of antineoplastic drugs in the water compartments.
© ASEES, 2008