Numéro |
Eur. j. water qual.
Volume 42, Numéro 1, 2011
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Page(s) | 7 - 24 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/water/2011002 | |
Publié en ligne | 28 octobre 2011 |
Évaluation de la qualité radiologique des eaux potables en France. Données obtenues par l'IRSN en 2010
Radiological quality evaluation of potable water in France. Results obtained by IRSN in 2010
Service de traitement des échantillons et de métrologie pour l’environnement, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, 31 rue de l’Écluse, 78110 Le Vésinet, France
* Auteur de correspondance : annette.brassac@irsn.fr
Reçu : 15 Mai 2011
Accepté : 21 Juin 2011
Depuis le 1er janvier 2005, le contrôle sanitaire de la qualité radiologique des eaux destinées à la consommation humaine est obligatoire en France. Le donneur d’ordre de ce contrôle est l’Autorité régionale de santé (ARS). Elle s’appuie sur des laboratoires agréés dont les protocoles d’analyse sont accrédités par le Comité français d’accréditation (COFRAC). Cet article a pour objet de rappeler le contexte règlementaire et la stratégie d’analyse mise en œuvre. Il dresse également un bilan des résultats obtenus par l’IRSN en 2010. En effet, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) constitue l’appui technique de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour ce sujet et réalise également des analyses. La stratégie se décline suivant deux phases : une première phase d’analyses globales dont les résultats sont comparés à des valeurs guides et une référence de qualité. Lorsque ces valeurs sont respectées, la dose totale indicative (DTI) relative à la consommation annuelle de 730 L d’eau par un adulte est réputée inférieure à la valeur de référence de 0,1 mSv.an−1. Dans le cas contraire, une seconde phase d’analyse est enclenchée pour rechercher spécifiquement des radionucléides naturels, et éventuellement, artificiels potentiellement présents. Sur la base des activités mesurées, la DTI est calculée et comparée à la valeur de référence. Entre 10 et 20 % des eaux analysées nécessitent des recherches spécifiques des radionucléides. Les radionucléides couramment présents dans les échantillons sont le radium 226 et les isotopes 234 et 238 de l’uranium. Plus rarement, il arrive de mesurer du polonium 210, du plomb 210 et exceptionnellement du radium 228. Au final, moins de 5 % des prélèvements analysés présentent une dose totale indicative supérieure à 0,1 mSv.an−1. L’ARS étudie alors les possibilités de remédiation au cas par cas en fonction des spécificités de la ressource. Pour l’uranium, les activités obtenues pour les isotopes 234 et 238 peuvent servir de base à un calcul de la concentration massique en uranium qui sera utilisé pour évaluer le risque chimique associé. La valeur obtenue sera mise en regard de la valeur guide de 15 μg.L−1 de l’OMS. Enfin, le radon 222, radionucléide naturel gazeux, peut faire l’objet d’analyses mais n’est pour l’instant pas pris en compte au niveau de la règlementation en vigueur au niveau national. Celle-ci pourrait évoluer prochainement, conformément à la recommandation européenne de 2001 et en accord avec celles de l’OMS relatives à l’eau potable.
Abstract
Since January 1st 2005, radiological quality of drinking water monitoring shall be performed in France. The Regional Health Authority is in charge of the organisation of this control. It leans on authorized laboratories that use accredited protocols by the French accreditation committee. IRSN laboratories also realise such analysis and is the technical support of the French Nuclear Safety Authority on this issue. This article aims to recall the legal context and to expose the strategy applied to determine the radiological quality of drinking water. A synthesis of the results obtained in 2010 is also proposed. Once the samples arrive in the laboratory, the analyses are done following two steps. First, global determinations are used to compare to a quality reference for tritium (100 Bq.L−1) and guidance values for gross alpha and gross beta measurement (respectively 0.1 Bq.L−1 and 1 Bq.L−1). If the results are below those values, one can assume that the committed effective dose linked to the consumption of 730 L of the water by an adult is lower than 0.1 mSv per year, witch is the reference value. On the contrary, others analyses are performed to quantify all the natural or even artificial radionuclides that are the cause of the detected activity. When the activity concentrations are obtained, it is possible to calculate the committed efficient dose and to compare it with the reference value of 0.1 mSv.y−1. Between 10 and 20% of the samples lead to the specific analyses of radionuclides. The most common natural radionuclides detected are radium 226 and the isotopes 234 and 238 of uranium. Sometimes, activity concentrations of polonium 210 and lead 210 are detected but very rarely of radium 228. Finely, less than 5% of the samples show a committed effective dose higher than 0.1 mSv a year. In such case, the competent authority examines the options available for remedial measures, taking into account the specificities of the drinking water supply. The results of the activity concentrations obtained for uranium 234 and uranium 238 can be used to calculate the uranium metal mass concentration to evaluate the chemical risk associated: the calculated value is then compared with the WHO guideline value of 15 μg.L−1. As it is a gas, radon 222 is not taken into account by now but could be soon, in agreement with the European Community recommendation and the WHO guidelines for drinking water.
Mots clés : Radioactivité / eau potable / dose / uranium / radium
Key words: Radioactivity / drinking water / committed efficient dose / uranium / radium
© ASEES, 2011